L’événement organisé à la Chambre de commerce a réuni la bourgmestre (DP) et le premier échevin (CSV), ainsi que les conseillers communaux (déi Gréng), (LSAP) et Ana Correia da Veiga (déi Lénk), et les candidats (ADR) et Marie-Marthe Muller (Piratepartei).

Davantage d’investissements dans le logement

Tous les partis ont déclaré qu’au moins 100 millions d’euros par an du budget de la Ville devraient être investis dans le logement, une proposition de campagne du LSAP. «Notre priorité est le logement, le logement, le logement, le logement», a martelé Gabriel Boisante. Ana Correia da Veiga, de déi Lénk, estime quant à elle que ce montant devrait être au moins triplé.

La commune est le premier propriétaire de bois, pas de terrains constructibles.

Lydie Polfer, bourgmestre (DP), Ville de Luxembourg

Alors qu’une étude réalisée l’année dernière par le Liser indiquait que la Ville de Luxembourg était l’un des plus grands propriétaires de terrains constructibles, Lydie Polfer a contesté cette affirmation: «La Ville de Luxembourg n’est pas le premier propriétaire foncier sur son territoire. Ce dernier représente 2% du territoire du pays. Et sur ces 2%, la moitié est verte. La commune est le premier propriétaire de bois, pas de terrains constructibles.»

Le Glacis doit conserver la Schueberfouer

Si on déplace la Schueberfouer du parking du Glacis, elle est morte.

Serge Wilmes, premier échevin (CSV), Ville de Luxembourg

Fokus, un nouveau parti fondé l’année dernière par l’ancien président du CSV , avait . «Si on déplace la Schueberfouer du parking du Glacis, elle est morte», a répondu Serge Wilmes. Pour François Benoy, une partie du parking pourrait peut-être être réaménagée, mais il souligne aussi que les décisions sur l’avenir de cet espace doivent être prises avec les citoyens.

Fini les quartiers comme la Cloche d’Or

Quartier sorti de terre à grands renforts de chantiers titanesques ces 15 dernières années, la Cloche d’Or est, de l’avis de tous, un échec urbanistique. Lydie Polfer a néanmoins défendu son bilan sur ce projet, affirmant qu’elle n’était pas aux commandes à l’époque où le Ban de Gasperich a commencé sa transformation. Les plans ont été lancés par le maire Paul Helminger (DP, 1999-2011) et adoptés par le conseil municipal sous la direction de (DP, 2011-2013).

Avec Serge Wilmes, elle a déclaré que le conseil avait fait pression pour plus de logements et qu’il n’y aurait pas d’autres quartiers de ce type à l’avenir. Ana Correia da Veiga, de déi Lénk, a quant à elle déclaré que les mêmes erreurs se répétaient sans cesse, avec un manque d’espace pour les citoyens et une mobilité réduite.

Plus de lieux de rencontre

Pour déi Lénk, mais aussi le Piratepartei, le LSAP et déi Gréng, la Ville de Luxembourg doit devenir plus vivante. Marie-Marthe Muller (Piratepartei), par exemple, a suggéré la création d’un bureau de coordinateur de quartier, qui aiderait à l’intégration des nouveaux résidents, ainsi que des espaces partagés pour que les communautés se rencontrent.

Le transport n’est pas un jeu à somme nulle

Alors qu’Alex Penning, de l’ADR, a affirmé que les automobilistes étaient poussés hors de la ville et pénalisés, par exemple par la disparition de places de stationnement, Gabriel Boisante, du LSAP, a rétorqué qu’il était faux de prétendre que la politique des transports allait à l’encontre des citoyens.

Un modèle de transport complet profite à l’ensemble de la population et laisse de la place à tous les usagers de la route, ont convenu les partis, bien que François Benoy ait insisté sur la nécessité d’une infrastructure plus sûre pour les cyclistes et de zones à circulation réduite. Il a toutefois essuyé quelques critiques de la part de Serge Wilmes, qui a fait valoir que déi Gréng avait formé une coalition avec le DP avant les élections de 2017 et qu’il n’avait pas atteint ces objectifs.

Ne pas stigmatiser, ne pas ghettoïser

Des quartiers comme ceux de la Gare, Hollerich et Bonnevoie ont mauvaise réputation, a déclaré Ana Correia da Veiga, expliquant que Bonnevoie est l’une des zones où la population d’enfants scolarisés est la plus élevée de la capitale – une réussite en matière d’inclusion sociale. Toutefois, la majorité des structures d’aide sociale destinées aux personnes vulnérables sont situées dans ce quartier et devraient être réparties ailleurs afin de créer une distribution plus homogène.

François Benoy, de déi Gréng, est d’accord, ajoutant que la salle de consommation de drogues supervisée (Fixerstuff) d’Abrigado, où les usagers ont accès à des seringues propres, devrait être divisée pour un plus grand nombre d’installations de taille plus modeste. Déi Gréng a demandé plus d’investissements dans les services sociaux, ce à quoi DP et CSV ont répondu en disant qu’ils avaient créé le service de travail social de rue baptisé «À vos côtés».

Améliorer la sécurité, mais comment?

«Je ne veux plus entendre qu’il y a un sentiment d’insécurité au Luxembourg. Ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité», a déclaré Lydie Polfer, citant des statistiques montrant que la criminalité avait augmenté de 25% entre 2021 et 2022. Ana Correia da Veiga a toutefois déclaré que les statistiques étaient faussées, car l’année 2021 comprenait de nombreuses demi-fermetures pour cause de pandémie, au cours desquelles les bars et les restaurants, par exemple, étaient fermés.

Nous n’avons pas besoin de plus de contrôles, surtout par des amateurs.

Ana Correia da Veiga, conseillère communale (déi Lenk), Ville de Luxembourg

«Nous n’avons pas besoin de plus de contrôles, surtout par des amateurs», a-t-elle déclaré à propos du recours par la ville à des agents de sécurité privés. Alex Penning a déclaré que l’ADR n’était pas opposée à l’utilisation de sociétés privées, mais il a ajouté que cela ne faisait que montrer que la majorité au pouvoir avait échoué.

La Ville ne peut pas faire cavalier seul

Donner plus de pouvoirs aux agents municipaux ou aux policiers pour intervenir en cas de troubles est un enjeu national, affirment Lydie Polfer et Serge Wilmes, le DP et le CSV proposant la création d’une police municipale sous l’égide du corps national. Mais sur d’autres sujets également, le gouvernement doit soutenir la Ville.

Alors que déi Gréng avait insisté pour que la Ville adopte des taxes foncières plus élevées – ce qui est possible en vertu de la législation actuelle – Lydie Polfer a reporté cette mesure, car un projet de loi sur la fiscalité foncière est en instance à la Chambre des députés. Le gouvernement devra également agir pour faciliter les permis de construire et les procédures, et la Ville ne gère pas l’ensemble du réseau de routes et d’infrastructures, les principales artères étant classées comme routes nationales.

Marie-Marthe Muller, du Piratepartei, a toutefois mis en garde contre le fait de se cacher derrière les lois ou d’utiliser l’absence de législation comme excuse pour rester inactif.

Un large soutien pour un conseil des citoyens

Les hommes politiques veulent donner plus de poids aux citoyens. La création d’un conseil des citoyens, qui inclurait des habitants de différents quartiers et de différents milieux pour apporter leur contribution, bénéficie d’un large soutien. Un modèle similaire est déjà en place à Dudelange. François Benoy de déi Gréng, a lancé, en mars, un débat au Parlement pour impliquer davantage les citoyens au niveau national.

Un résultat légitime, mais non représentatif

Le résultat des élections locales de cette année sera légitime, a déclaré Gabriel Boisante, en ce sens que le scrutin se déroulera librement et équitablement et que le résultat ne sera pas manipulé. Toutefois, comme , le résultat ne sera pas représentatif de la population de la capitale.

Les citoyens doivent s’impliquer davantage dans la capitale, a-t-il déclaré, et davantage doit être fait entre les cycles électoraux pour motiver les gens à voter le moment venu. Bien que les autres membres du panel soient largement d’accord, Lydie Polfer a également déclaré que la Ville ne pouvait pas forcer les gens à voter.

Marie-Marthe Muller, du Piratepartei, a déclaré que la campagne d’inscription des étrangers sur les listes électorales avait commencé bien trop tard, mais elle s’est attiré les critiques d’Ana Correia da Veiga. Le Piratepartei avait déposé une plainte auprès du bureau du procureur, affirmant qu’une campagne de porte-à-porte menée par déi Lénk violait les lois électorales. Le procureur a rejeté l’affaire.

Les communes de tout le pays se rendront aux urnes le 11 juin. Dans la capitale, 32.090 Luxembourgeois sont inscrits sur les listes électorales, pour lesquelles le vote est obligatoire. Ils seront rejoints par 12.626 non-ressortissants inscrits sur la liste électorale. Plus de 68.500 étrangers éligibles ne se sont pas inscrits sur les listes électorales.

Le conseil communal de la Ville de Luxembourg compte 27 sièges. Neuf partis présentent des candidats à la course. Outre les sept partis représentés à la table ronde, Mir d’Vollek et Fokus en font partie.

La table ronde est disponible en replay, en version originale française et avec traduction simultanée en anglais.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.