Baker Tilly Audit & Assurance fêtera ses 10 ans le 21 septembre, au Mama Shelter. L’occasion pour Marc Meyers (à gauche) de passer la main de managing partner à Gaétan François (à droite). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Baker Tilly Audit & Assurance fêtera ses 10 ans le 21 septembre, au Mama Shelter. L’occasion pour Marc Meyers (à gauche) de passer la main de managing partner à Gaétan François (à droite). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Après avoir réussi à «marier un métier strict avec un humanisme réel» et fait grandir Baker Tilly Audit & Assurance, son fondateur Marc Meyers passe les rênes à Gaétan François, à l’occasion des dix ans de l’entreprise. Parmi les objectifs du nouveau managing partner, le développement de la clientèle «fonds d’investissement».

Après des années passées à auditer des entreprises, «nous savons comment fonctionnent toutes les machines à café», blague , avant de commencer à boire celui qui vient de lui être servi. L’homme de 48 ans a fondé, en 2013, Flux Audit (en plus de Flux Advisors). À la même époque, Gaétan François travaillait comme senior manager (asset management) chez EY. Dix ans plus tard, le premier cède au second – âgé de 44 ans, et passé entre temps par HRT Group et BDO – son poste de managing partner au sein de sa société d’audit devenue, depuis, Baker Tilly Audit & Assurance.

Qu’est-ce qui vous a poussé à laisser votre place?

Marc Meyers. – «J’ai fondé la société, nous avons eu une croissance pendant dix ans, pour passer de 0 à 30 personnes. À un moment, je pense qu’il est important de donner une nouvelle impulsion. Gaétan apporte un autre élan. Il a toujours été dans les fonds d’investissement, un volet que je n’ai pas forcément développé, parce que ce n’était pas mon secteur premier.

Quel bilan tirez-vous de ces dix ans?

M.M – «Le principal accomplissement, c’est que nous avons marié un métier relativement strict avec un humanisme réel.

Et au niveau des chiffres?

M.M. – «Nous avons eu une croissance moyenne de 20-25% par an. Essentiellement interne, par les associés luxembourgeois.

Gaétan François. – «J’ai rejoint la société en 2018 (comme partner, ndlr). Le chiffre d’affaires a triplé sur les cinq dernières années. Nous sommes autour des trois millions d’euros.

Que représente votre branche audit par rapport au reste de Baker Tilly Luxembourg?

M.M. – «Baker Tilly emploie 140 personnes. Nous faisons un quart.

Que vous a apporté le fait de rejoindre le réseau mondial (42.000 employés dans 145 pays) Baker Tilly en 2019?

M.M. – «La force du réseau, c’est d’être présents partout. Si demain un client veut faire quelque chose à Taiwan ou au Texas, on peut lui dire qu’on a quelqu’un là-bas.

G.F. – «Nous avons gagné des mandats en termes de consolidation, des audits de groupe dont la holding est au Luxembourg. Au sein du réseau, nous utilisons les mêmes standards, parlons le même langage.

Présent depuis 50 ans au Luxembourg, Baker Tilly ne faisait-il pas d’audit avant que vous rejoigniez le réseau?

M.M. – «Ils avaient de l’audit, mais ils ont eu des mésententes. C’est pour cela qu’ils ont eu besoin d’un audit dynamique et sérieux, et nous ont trouvés. Nous avions une belle renommée et une clientèle de PME luxembourgeoises qui fonctionnait bien.

Gaétan, comment comptez-vous continuer de développer l’entreprise en tant que nouveau managing partner?

G.F. – «Le métier de l’audit est un métier très réglementé. Il faut maintenir la qualité. La rétention du personnel est un objectif clé. Il ne faut pas non plus négliger la partie efficacité. Ce sont les points clés sur lesquels je veux miser. Et continuer de servir nos clients, en allant davantage chez eux – après la période Covid qui a fermé le relationnel.

Nous voulons garder des horaires où la balance entre vie privée et professionnelle est acceptable.
Gaétan François

Gaétan Françoismanaging parnerBaker Tilly Audit & Assurance

Comment gagner en efficacité?

G.F. – «Nous analysons certains dossiers et regardons comment certains audits pourraient être faits différemment pour gagner en efficacité. Derrière, des formations sont mises en place.

Vous souhaitez également développer la clientèle «fonds d’investissement»…

G.F. – «L’objectif est de doubler notre part de marché dans les fonds d’investissement. Sans négliger nos clients actuels qui sont des PME. 33% du chiffre d’affaires vient aujourd’hui des fonds d’investissement, 33% des consolidations, environ 20% des PME et le reste des associations/fondations et autres services d’audit. Le but est d’augmenter la part des fonds, sans pour autant mettre tous nos œufs dans le même panier. Pour y arriver, nous essayons principalement de former en interne.

Quels seront les prochains défis?

G.F. – «La qualité, la veille réglementaire et législative et l’implémentation de l’ESG (pour critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr). D’ici quelques années, nous attendons une modification de la loi comptable. Différents seuils (entre petite, moyenne ou grande entreprise) vont être revus. Nous aiderons nos clients dans ce changement.

Et en termes de croissance, visez-vous toujours 20-25% par an?

G.F. – «Si nous pouvons avoir chaque année une croissance à deux chiffres, nous sommes preneurs. La croissance est importante pour que chaque personne puisse progresser dans la société. L’essentiel est de pouvoir délivrer la qualité aux clients et voir en termes de personnel comment cela suit.

Nous voulons garder des horaires avec lesquels la balance entre vie privée et professionnelle est acceptable. Nous répondons régulièrement aux demandes du personnel lors de réunions internes et organisons beaucoup d’événements, activités sportives…

2023 est une année de changement avec, en outre, le déménagement dans vos nouveaux locaux. 

M.M. – «Nous sommes passés de 100 à 500 mètres carrés. Nous avons maintenant une cuisine, une salle de réunion, des “phonebox”, des zones où manger avec des canapés…

Nous avons aussi nommé deux nouveaux associés, Laurent Lessuise et Xavier Galloro, qui ont une expérience «sociétés commerciales» et «consolidation».

Quel événement préparez-vous pour les 10 ans de Baker Tilly Audit & Assurance?

M.M. – «Une fête au rooftop du Mama Shelter, le 21 septembre, pour remercier notre équipe, les clients et les amis qui nous ont aidés à grandir.

Une occasion de passer officiellement la main. Ensuite, qu’allez-vous faire, Marc?

M.M. – «Nous avons commencé une période de transition qui durera jusqu’à la fin d’année. Ensuite, il y a des choses que je continuerai à faire pour Baker Tilly Audit & Assurance et d’autres que je ferai en nom personnel sur la transmission d’entreprises. Il y a des projets qui me tiennent à cœur comme ceux liés aux critères RSE, notamment dans l’éducation et l’artisanat. Et je vais assurer des mandats d’administrateur indépendant.»