La charte de la diversité devrait dépasser les 250 entreprises signataires pour son 10e anniversaire. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La charte de la diversité devrait dépasser les 250 entreprises signataires pour son 10e anniversaire. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La charte de la diversité, forte de 230 organisations signataires, fête ses 10 ans au Luxembourg. Une décennie qui a permis de passer de la parole aux actes sur le sujet, selon la directrice d’IMS, Nancy Thomas.

Comme chaque année, une trentaine d’entreprises doivent signer, mercredi 18 mai, la charte de la diversité, lors d’une session organisée par IMS à l’Université de Luxembourg. Elle fête en 2022 ses 10 ans. L’occasion de faire le bilan avec la directrice du réseau au Luxembourg, Nancy Thomas.

Dix ans après le lancement de la charte de la diversité, combien compte-t-elle de signataires?

. – «On est à 230 organisations signataires. Et une trentaine de plus qui signeront le 18 mai. Un chiffre assez stable chaque année.

Quels sont les critères à respecter pour y adhérer?

«C’est une charte d’engagement, proposée à toutes les organisations sur le territoire national. L’objectif est d’encourager les organisations à aller au-delà du cadre légal dans la gestion de la diversité sur sept critères (handicap, âge, orientation sexuelle, genre, nationalité, religion ou convictions et origine ethnique, ndlr). On les invite à regarder leurs pratiques puis à construire un plan d’action pour gérer la diversité. Il s’agit d’une démarche volontaire, ce sont elles qui décident des actions. C’est le dirigeant qui doit signer la charte. Une fois qu’elles ont signé, les organisations ont l’obligation de publier sur le site Internet de la charte une action mise en place. Puis, tous les trois ans, elles doivent remplir un questionnaire. La charte accompagne parce qu’il y a différents événements où elles peuvent s’impliquer dans des groupes de travail.

Il y a dix ans, très peu d’organisations avaient connaissance de ce que voulait dire gérer la diversité. Maintenant, on parle de mise en action.
Nancy Thomas

Nancy ThomasDirectriceIMS Luxembourg

Y a-t-il une vérification des actions mises en place?

«Il n’y a aucune vérification. On estime qu’à partir du moment où le directeur est venu signer et qu’il s’est rendu visible, il n’a pas intérêt à ne pas agir ou le retour de bâton en termes d’image serait négatif.

Combien cela coûte-t-il de signer la charte?

«Ce sont seulement des frais administratifs. Ils vont jusqu’à 600 euros pour deux ans pour une entreprise de plus de 250 salariés.

Combien d’entreprises ont quittées la charte après leur signature?

«Une soixantaine à peu près. Elles n’ont pas quitté la charte, mais ce sont soit des entreprises qui ont fait faillite, soit des résiliations parce qu’elles ne respectaient pas leurs engagements (par exemple, remplir le questionnaire tous les trois ans, ndlr), soit des organisations qui se sont regroupées (par exemple, lors d’acquisitions) et signent ensemble.

En dix ans, comment la diversité a-t-elle évolué?

«Il y a dix ans, très peu d’organisations avaient connaissance de ce que voulait dire gérer la diversité. Maintenant, il n’y a plus de sujet sur ce que cela veut dire, on parle de mise en action. On est sur des discussions beaucoup plus pointues.

Vous avez visité cinq organisations le jeudi 12 mai à l’occasion du Diversity day, vous en visitez deux autres mercredi 18 mai. Sur une vingtaine qui se sont portées volontaires. Comment sont-elles choisies?

«La sélection est effectuée sur base de diversité des organisations: tailles, secteurs, sujets sur lesquels elles travaillent. L’idée est aussi d’avoir des idées innovantes par rapport aux précédentes éditions.

Avez-vous un exemple d’idée innovante  cette année?

«Nous avons participé à un atelier durant lequel nous avons appris à parler en langage des signes, pour sensibiliser les salariés à être plus ouverts. Il y a plusieurs années, c'étaient plutôt des conférences, là on est dans la mise en pratique.

Que reste-t-il à faire en termes de diversité?

«Éviter de travailler en silos et avoir une vision plus globale sur les différents critères de diversité.

Et dans dix ans, quel bilan espérez-vous pouvoir tirer?

«Que chacun puisse venir comme il est sur son lieu de travail, sans aucune discrimination.»