Au Luxembourg, les secteurs de l’éducation, de la santé et du social sont les plus touchés, avec une explosion des faillites de 65% en 2024. (Photo: Shutterstock)

Au Luxembourg, les secteurs de l’éducation, de la santé et du social sont les plus touchés, avec une explosion des faillites de 65% en 2024. (Photo: Shutterstock)

Les faillites ont bondi de 29% au Luxembourg en 2024, un taux trois fois supérieur à la moyenne mondiale, selon le dernier rapport d’Allianz Trade. La hausse devrait se poursuivre en 2025 (+5%) avant un recul attendu de 8% en 2026.

Allianz Trade a dévoilé, ce mardi 18 mars, son dernier Global Insolvency Report. Le constat est sans appel: si la hausse des faillites ralentit, elle se poursuit à l’échelle mondiale. Après une augmentation de 10% en 2024, le nombre d’insolvabilités devrait encore progresser de 6% en 2025, puis de 3% en 2026. Si la guerre commerciale se poursuit, les faillites pourraient même grimper de 7,8% en 2025 et de 8,3% en 2026.

Le Luxembourg figure parmi les pays les plus touchés. Avec une hausse de 29% des faillites en 2024, le pays affiche un taux près de trois fois supérieur à la moyenne mondiale. L’Europe, dans son ensemble, subit le même phénomène: la zone euro enregistre une augmentation moyenne de 19%, tirée par l’Italie (+45%), l’Allemagne (+23%) et la France (+17%). Le Royaume-Uni (-5%), le Danemark (-19%) et la Hongrie (-25%) parviennent toutefois à inverser la tendance. Hors d’Europe, les États-Unis affichent une hausse de 22%, tandis que Singapour inquiète avec une explosion des faillites (+46%).

Près d’un pays sur deux a enregistré en 2024 plus de faillites qu’au plus fort de la crise financière de 2008-2010. Cette hémorragie s’explique par trois facteurs majeurs, selon Allianz Trade: le risque d’un report des baisses de taux d’intérêt, un climat d’incertitude persistant et un rebond économique plus faible qu’attendu.

L’assureur-crédit pointe également l’effet post-Covid. De nombreuses entreprises, notamment des PME, ont été artificiellement maintenues à flot grâce aux aides publiques accordées durant la pandémie. Leur suppression progressive a précipité ces structures fragilisées vers l’insolvabilité. De nombreux pays sont donc en réalité en train de finaliser leur «rattrapage» des faillites qui auraient dû survenir plus tôt.

Des secteurs sous pression

Au Luxembourg, certains secteurs sont particulièrement exposés. L’éducation, la santé et l’action sociale enregistrent une envolée des faillites (+65%). L’information et la communication suivent la même trajectoire (+50%), tandis que les activités financières, immobilières et le B2B progressent de 24%. L’industrie et la construction ne sont pas épargnés (+30% et +26% respectivement). Sur une note plus positive: les activités liées au transport et au stockage tirent leur épingle du jeu, affichant une baisse de 25% des défaillances.

Les projections pour 2025 restent dans le rouge avec une nouvelle augmentation de +5% du nombre de faillites au Luxembourg (en dessous de la moyenne mondiale), portant le total à 1.250 entreprises en difficulté, contre 1.189 en 2024. Une embellie pourrait toutefois de profiler d’après l’étude à l'horizon 2026 avec une baisse anticipée de -8%, ramenant le nombre de faillites à 1.150.