Bruxelles craint que cette concentration ne conduise à une hausse des prix des produits d’acier plat au carbone. (Photo: www.gruppoilva.com)

Bruxelles craint que cette concentration ne conduise à une hausse des prix des produits d’acier plat au carbone. (Photo: www.gruppoilva.com)

Le rachat par ArcelorMittal du groupe italien Ilva, qui détient la plus grande aciérie d’Europe, a été mis entre parenthèses par la Commission européenne. Bruxelles a en effet expliqué dans un communiqué, mercredi, qu’elle avait ouvert une enquête approfondie afin d’évaluer ce projet d’acquisition «sur la base du règlement de l’UE sur les concentrations.»

Et de rappeler qu’ArcelorMittal est le premier producteur d’acier plat au carbone, «tant à l’échelle mondiale qu’en Europe», alors qu’Ilva dispose de moyens de production considérables en Italie. Ainsi, la Commission européenne craint une hausse des prix, «en particulier dans le sud de l’Europe».

«L’acier est un facteur de production essentiel pour de nombreux produits que nous utilisons au quotidien et les entreprises tributaires de cette matière emploient plus de 30 millions de personnes en Europe, indique Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence, dans le même communiqué. Ces entreprises européennes doivent pouvoir se procurer de l’acier à des prix compétitifs pour affronter la concurrence sur les marchés mondiaux.»

1,8 milliard d’euros

ArcelorMittal n’a pas tardé à communiquer sur cette annonce, affirmant dans un communiqué envoyé quelques heures plus tard qu’elle était disposée à collaborer «étroitement et de manière constructive» avec Bruxelles pour expliquer les avantages que cette acquisition apportera «à l’industrie, aux clients, à l’environnement et à l’économie locale».

C’est en juin dernier, après plusieurs mois de compétition, que l’État italien avait approuvé pour la reprise du groupe italien Ilva l’offre du consortium AM Investco, dont ArcelorMittal possédait 85% des parts, et le spécialiste italien du traitement de l’acier Marcegaglia 25%. Le montant de la transaction avait été annoncé à 1,8 milliard d’euros.

Le 19 octobre 2017, ArcelorMittal avait présenté ses engagements visant à remédier à certains problèmes relevés à titre préliminaire par la Commission. Celle-ci a toutefois estimé que ceux-ci n’étaient pas suffisants pour «dissiper clairement ses doutes sérieux quant à la compatibilité de l’opération avec le règlement de l’UE sur les concentrations».

La Commission dispose à présent de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 23 mars 2018, pour prendre une décision.