Le MNAHA dispose désormais d’un nouveau département, le Lëtzbuerger Konschtarchiv, dédié aux archives des arts plastiques au Luxembourg. (Photo: Eric Chenal)

Le MNAHA dispose désormais d’un nouveau département, le Lëtzbuerger Konschtarchiv, dédié aux archives des arts plastiques au Luxembourg. (Photo: Eric Chenal)

 Le MNAHA s’est doté d’un nouveau département: le Lëtzbuerger Konschtarchiv qui développe également le Konschtlexikon. Une équipe qui est dédiée à l’histoire de l’art luxembourgeois et à la scène locale des arts plastiques. 

Le Lëtzbuerger Konschtarchiv est avant tout un centre de recherches dédié aux arts plastiques au Luxembourg. Basé au sein du Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art du Luxembourg (MNAHA), il est dédié à la conservation, l’étude et à la promotion des arts plastiques du Luxembourg.

Sa mission est double: composer une collection d’archives qui doit permettre et faciliter les activités archivistiques et de recherches scientifiques sur l’art au Luxembourg, et réaliser un dictionnaire biographique et relationnel, un Konschtlexikon, de la scène des arts plastiques à partir d’une grande base de données contextualisées. «Le Luxembourg s’est mis sur le tard à s’intéresser à cette question», précise Jamie Amstrong, responsable de ce nouveau département. «Mais l’avantage, c’est que nous pouvons tirer profit de l’expérience des autres et ainsi gagner du temps et en efficacité pour traiter les informations.»

Un fonds d’archives qui est en devenir

Pour cela, l’équipe de quatre personnes dirigées par Jamie Amstrong travaille depuis 2021 sur des fonds d’archives provenant de deux sources: les fonds d’archives historiques privées (fonds d’artistes ou d’autres acteurs du secteur), et des documents actuels tels que des articles de presse, des cartons d’invitations, des publications…

Rien qu’au cours de l’année 2023, l’équipe a traité trois fonds d’artistes (Misch da Leiden, Théo Kerg et Alexis Wagner), 110 cartons d’invitation, plus de 200 publications audiovisuelles et 300 articles de presse.

Bien évidemment, toutes les archives ne peuvent être collectionnées. Un choix sélectif est à faire. Pour cela, une procédure a été mise en place: les documents préalablement évalués, décrits et observés quant à leur état de conservation doivent passer ensuite par une commission qui évalue la pertinence du choix, accepte ou non l’entrée dans les archives, avant que les documents ne soient traités d’un point de vue archivistique, puis numérisés.

Pour les fonds d’archives, on retrouve par exemple des notes et croquis, des documents personnels, de la correspondance professionnelle ou des documents publiés en lien avec l’activité l’artiste (dossier de presse…). Outre les documents papier, les documents numériques sont aussi collectés, dont certains en collaboration et synergie avec la Bibliothèque nationale.

Les fonds sont conservés au sein du dépôt central du MNAHA (200m2). À terme, ils seront hébergés à Dudelange dans le futur centre national des collections publiques sur le site Neischmelz.


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Lëtzebuerger Konschtlexikon, dictionnaire spécialisé

En complément de ce travail d’archives, un est en cours de rédaction. Il s’agit d’un dictionnaire bilingue français et anglais augmenté d’une base de données intégrée dédié aux arts visuels du Luxembourg et couvrant la période allant du XIXe siècle à nos jours. Cet outil permet de mettre en relation les acteurs et actrices du secteur des arts visuels luxembourgeois (artistes, curateurs, critiques…) et des informations connexes sur les collectivités (musées, organisations…), les expositions, les distinctions et les œuvres.

Chaque entrée est finement documentée, avec des références bibliographiques, et comporte la précision de la source. Tous les éléments sont reliés à au moins une autre entrée, créant ainsi un réseau complexe d’informations. Il s’agit d’un outil en constante évolution, qui s’enrichit de jour en jour. Et pour que chacun puisse y avoir accès, il est réalisé dans un logiciel en open source.

L’ensemble de ce travail permet de combler une lacune, celle de préserver un patrimoine national contemporain, de rassembler des sources d’histoire de l’art national, de permettre d’avoir une vue d’ensemble et de répondre à des demandes de chercheurs. Afin de combler au mieux les lacunes existantes, la collecte se fait par étapes progressives d’année en année. Ce n’est que le début qu’une vaste collecte.